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vendredi, 17 avril 2020

FENÊTRE DE DÉCONFINEMENT ...

... VIRTUELLE.

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BANDE DESSINÉE : QUELQUES RÉPLIQUES MÉMORABLES

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2 - ANDRÉ FRANQUIN (Greg au scénario).

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Le Prisonnier du Bouddah

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QRN sur Bretzelburg ("dumm", en allemand, ça veut dire "idiot").

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QRN sur Bretzelburg.

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QRN sur Bretzelburg : pour comprendre la blague, il faut savoir que les bus de Krollstadt, capitale du Bretzelburg, ne sont pas motorisés, mais mus par les passagers qui, en s'asseyant, trouvent devant eux des pédaliers genre cycliste qu'ils doivent actionner pour que le bus avance : il arrive à certains conducteurs de faire la course avec un autre, et dans la montée ! Un batteur donne le rythme au son de la caisse claire. Il y a peu de touristes pour visiter la capitale. 

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QRN sur Bretzelburg.

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QRN sur Bretzelburg : Fantasio vient de s'évader de la "cuisine" du Dr Kilikil, où il vient de vivre des moments d'abord éprouvants, puis culinaires (« Coupez à contrefil ») – au grand dam du docteur et de l'hercule qui lui sert d'assistant : « Mais ce furent les puissants coups droits du marsupilami, très régulier au fond du court, qui brisèrent à la longue le rythme de l'équipe bretzelbourgeoise ». Le souffle de l'épopée !

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Le Voyageur du mésozoïque (et ci-dessous). Même dans l'improvisation, le maire de Champignac-en-Cambrousse reste un « orateur de toute première force », qui fait l'admiration de tous ses administrés – et la joie des lecteurs des Aventures de Spirou et Fantasio.

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dimanche, 12 avril 2020

IL N'Y A PAS QUE LE CONFINEMENT

BANDE DESSINÉE : QUELQUES RÉPLIQUES MÉMORABLES

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1 - MAURICE TILLIEUX (Gil Jourdan)

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Les Cargos du crépuscule.

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Libellule s'évade.

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Libellule s'évade.

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Libellule s'évade.

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L'Enfer de Xique-Xique. On constate que l'inspecteur Crouton (Annibal de son prénom) est un contributeur généreux de répliques mémorables, Libellule n'étant que l'auteur de plein de jeux de mots débiles.

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L'Enfer de Xique-Xique (si Libellule rit, c'est qu'une grenade au gaz hilarant a été lancée par erreur sur les fugitifs. Le juge militaire va se venger : le journal titrera le lendemain : « Au cours d'une tribunal-party en cent relances, un espion gagne un séjour de 10.000 ans dans l'enfer de Xique-Xique »).

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L'Enfer de Xique-Xique (les deux vignettes se suivent, Gil Jourdan vient de placer quelques balles dans le réservoir d'eau).

jeudi, 02 avril 2020

TECHNIQUES DE LA PANDÉMIE, OU ...

... GASTON LAGAFFE ET LE CONFINEMENT (2/2).

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Prunelle,

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Lebrac,

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Moiselle Jeanne,

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Fantasio,

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avec Gaston, tout le monde y passe.

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Le vecteur du virus est apparemment immunisé.

mercredi, 01 avril 2020

TECHNIQUES DE LA PANDÉMIE, OU ...

... GASTON LAGAFFE ET LE CONFINEMENT (1/2).

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Ce qui est sûr, c'est que Lagaffe est contagieux et que, de toute évidence, il n'a pas son attestation dérogatoire.

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Et qu'il a exclusivement des bonnes intentions.

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Et qu'il se fait du souci pour la vie d'autrui.

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Malheureusement, il ne pense pas à tout.

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Heureusement, nous, on a les "gestes-barrière".

jeudi, 26 mars 2020

FRATERNITÉ ASTÉRIX

GOSCINNY ET UDERZO, LES DEUX INSÉPARABLES.

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René ΓΟΣΚΙΝΝΥ et Albert ΥΔΕΡΖΟ en bas-relief se traitant (en caractères grecs) de "despote" (ΔΕΣΠΟΤΗΣ) et de "tyran" (ΤΥΡΑΝΝΟΣ, dans Astérix aux jeux olympiques, p.29) : les auteurs ne sont pas spécialement analphabètes.

Ci-dessous, Uderzo s'est fait la gueule de Laverdure. Ça en dit long comme le bras à ceux qui connaissent.

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(petit exercice de révision des classiques : fastoche, j'ai respecté l'ordre de parution des albums, ici il y en a vingt-quatre : ceux que les deux compères ont réalisés ensemble, avant que Goscinny lâche brutalement la rampe)

Mine de rien, le banquet final, c'est une vraie trouvaille. La fraternité, telle que la rêvent Goscinny et Uderzo, n'est pas un besoin : elle est une nécessité.

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Moralité, les Français savent quel usage il faut faire de la surpopulation des sangliers, sanglochons et autre cochongliers : il faut les MANGER.

Si possible rôtis, ... et ensemble.

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J'aimerai diantrement être du festin quand tous les PERSONNELS DE SANTÉ pourront enfin souffler.

Juliette, tiens bon : le petit Macron vient de découvrir le monde, l'hôpital et sa basse réalité ! Il promet un PLAN MASSIF D'INVESTISSEMENT POUR L'HÔPITAL. Il l'a dit, il l'a promis, il s'est engagé. On verra ce qu'il en sera dans la basse réalité !

mercredi, 25 mars 2020

ALBERT UDERZO N'EST PAS MORT ...

... SON ŒUVRE RESTE.

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Les deux compères des Aventures d'Astérix (Astérix et la rentrée gauloise). Goscinny est mort le 5 novembre 1977.

On apprécie l'ambiance : vraiment "bretonne".

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Le banquet final du Tour de Gaule d'Astérix. Tout un programme, et ... de circonstance.

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Les deux compères présentant Obélisc'h à l'équipe de Pilote. Ils l'ont rencontré alors qu'il se promenait, lui aussi, sur les quais d'un petit port breton. Il ne se sépare jamais de sa "chose en pierre" qui "prend la place de deux personnes". Un très ancien parchemin (ci-dessous) rappelle les armoiries, ainsi que la fière devise de sa très illustre lignée.

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dimanche, 23 février 2020

L’ŒIL ET LA MAIN DE REISER

TOUT UN MONDE SANS PAROLES

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Pas besoin de paroles, en effet : on a tout compris.

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Dans Hara Kiri n°211, avril 1979.

vendredi, 21 février 2020

LE GÉBÉ DE BERCK

Gébé (1929-2004, Georges Blondeaux à l'état-civil) est un génie, mais un génie difficile, un génie à part. Il le savait, mais il s'en foutait. La preuve, c'est qu'il a publié un volume intitulé "Il est trop intellectuel" (Editions du Square, 1972). Mais ce n'était pas un "intellectuel". C'était juste un artiste qui exposait en images ses inquiétudes métaphysiques. Personne plus que lui ne fut préoccupé du sens de la vie, et même, disons-le, du sens que nos sociétés marchandes et industrielles prétendent donner à nos vies. Non, Gébé n'était pas un intellectuel : par les images qu'il faisait naître, il savait donner un corps à ses interrogations.

C'est ainsi qu'il donne un jour naissance à une créature immonde, infiniment plastique et qui reste une énigme insondable quant à sa signification : BERCK. On peut se demander si le personnage n'est pas pour Gébé un simple moyen pour engendrer, grâce à un trait impeccable, des images fortes qui soient autant d'atteintes à notre réalité ordinaire : faire surgir, au cœur de la banalité quotidienne, une sorte de folie qui pose une vraie question au sujet de la façon dont nous vivons. Pour nous dire peut-être que, à côté de nos lassitudes et de nos routines, toutes sortes d'autres réalités sont possibles.

Pour l'auteur de L'An 01, à tout moment, il convient de s'attendre à tout, parce que, à tout moment, une autre réalité est possible.

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Notez la chèvre.

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Double page parue dans le mensuel Hara Kiri n°127, en avril 1972.

jeudi, 20 février 2020

UN ISLAMOPHOBE

Extrait d'une longue BD (une cinquantaine de vignettes) parue dans Charlie Hebdo le 22 mars 1979, intitulée "A l'américaine". Le professeur Choron y expose une solution à la "crise" : il propose tout bonnement d' "aller casser la gueule aux Arabes". Et face aux objections de ses deux amis, il énonce la seule manière d'arriver à cette fin : y aller "à l'américaine". Choron explique ensuite que cette méthode consiste à "zigouiller tout le monde".

Georges Bernier (alias professeur Choron) avait sûrement de grandes qualités – ne serait-ce que pour avoir laissé un nom qui sonne encore très fort –, mais ce n'était pas un expert en géostratégie. La preuve, c'est que les Américains, après le 11 septembre, sont effectivement allés "casser la gueule" aux Afghans du mollah Omar (qui ne sont pas des Arabes), aux Irakiens de Saddam Hussein, et qu'ils rêvent encore de faire de même avec les Iraniens de l'ayatollah Ali Khamenei (qui ne sont pas non plus des Arabes, mais Trump a-t-il accès aux nuances ?). On en voit le résultat : le monde actuel déguste encore, jour après jour, les conséquences catastrophiques de l'aveuglement et de l'arrogance des Américains.

J'ajoute que Choron avoue pour finir qu' "il débloque" et qu' "il est bourré", autrement dit qu'il n'est pas sérieux. Est-ce une raison suffisante pour en conclure que George W. Bush "débloquait" et "était bourré" quand il a attaqué l'Afghanistan, puis l'Irak ? Ne parlons pas de l'état de Donald Trump qui, même quand il est à jeun, donne l'impression de "débloquer" et "d'être bourré".

En présence, de gauche à droite : Cavanna, Reiser, Choron. 

Au trait : Jean-Marc Reiser.

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Il semblerait que le professeur Choron, en "débloquant" et en étant "bourré", était, sinon dans son état normal, du moins dans son état ordinaire.

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Voilà, à ma connaissance, un des rarissimes exemples où Reiser met en scène ses copains de Hara Kiri et Charlie. Ci-dessous, la fine équipe (ils sont tous les six aux places assises) : Gébé, Reiser (qui tient le manche à balai du "Concorde"), Cabu, Wolinski, Choron, Cavanna. 

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vendredi, 14 février 2020

CLAIRE BRETÉCHER

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Pour moi, le grand oeuvre de Claire Bretécher se trouve dans Les Frustrés. Ci-dessous une planche intitulée La Bohême, où l'avachissement physique et moral du "Bobo" se lit sans peine.

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N°25 de Pilote, juillet 1976.

Je n'oublie pas que Bretécher a fondé L'Echo des savanes en compagnie de Gotlib et Mandryka. Ci-dessous, les trois fondateurs dans un petit roman-photos où les deux hommes se disputent les faveurs de la femme. Peine perdue : c'est un troisième larron (Gébé) qui emportera la jolie proie.

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Ci-dessous, quelques vignettes d'un "hommage" (aux petits oignons) de Gotlib à sa complice : "l'intervieweur" interroge la dessinatrice sur ses goûts cinématographiques.

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Ci-dessus, observer le "lancement" des deux lentilles de contact.

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J'ai appris incidemment que cette femme issue de la bonne bourgeoisie nantaise avait épousé l'immense constitutionnaliste Guy Carcassonne.

jeudi, 13 février 2020

LES AILES DU NEZ

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Dessin de Roland Topor pour la couverture de Charlie Mensuel n°147 (avril 1981).

mardi, 28 janvier 2020

2020 : LE FRANÇAIS VU PAR WOLINSKI

Petit florilège de répliques venues semaine après semaine sous la plume du grand Georges Wolinski, cueillies dans Charlie Hebdo.

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3 septembre 1973

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13 mars 1972

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1 mai 1972

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19 juin 1972

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Une phrase qui n'a l'air de rien, mais ... la suite ci-dessous.

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23 avril 1973

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3 septembre 1973

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14 janvier 1974

vendredi, 24 janvier 2020

2020 : NI RICHESSE, NI JUSTICE !

La richesse, c'est pour les riches. Les autres, ils peuvent crever : 2153 milliardaires possèdent autant que 60% des humains (rapport Oxfam).

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Ci-dessus les trois vignettes qui concluent un de ces raisonnements percutants quoique méticuleusement tarabiscotés dont Wolinski détenait le secret en quasi-exclusivité. La page a été publiée le 5 février 1973 dans Charlie Hebdo. Beaucoup de gens pouvaient à l'époque espérer améliorer leurs conditions de vie. Quand on relit ça aujourd'hui, on se dit que non seulement les conditions de vie qu'on nous annonce pour l'avenir ne vont certainement pas aller en s'améliorant, mais que de plus en plus de gens sont en train de comprendre que "la justice sociale" dont parle le petit Pompidou de Wolinski apparaît sous les traits d'une pauvresse qui se fait détrousser comme au coin d'un bois : « Croyez-moi, quand on est riche, on se fout bien de la justice sociale ! ». 

Meilleurs vœux, hein ! Et bonne année, hein ! Et surtout la santé, hein, parce que la santé ...

jeudi, 23 janvier 2020

2020 : ENCORE DES GILETS JAUNES ?

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Deux vignettes concluant une planche parue le 25 septembre 1972 dans Charlie Hebdo. Deux vignettes qui devraient rendre pessimistes toutes les populations qui, descendues récemment, par colère et en masse, dans les rues de leurs pays (Algérie, Tunisie, Liban, Hong Kong, ............), réclament un "changement de système" en exigeant le départ de tous les pourris qui les dirigent. Ce n'est pourtant pas d'hier que tout le monde sait que "le pouvoir corrompt".

Oui, je suis pessimiste.

lundi, 20 janvier 2020

2020 : HEURTER LES SENSIBILITÉS

AUJOURD'HUI, LES JUIFS.

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Un génial pied-de-nez du génial Gébé au sacro-saint et sempiternel "Devoirrr de Mémoirrre" (appuyer le plus fort possible là où les consonnes font mal). Charlie Hebdo du 24 juillet 1972.

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Là c'est Wolinski qui s'y colle, et il ne fait pas dans la dentelle. Il n'y a pas beaucoup de consonnes, mais ça fait quand même très mal. Charlie Hebdo du 2 novembre 1978.

dimanche, 01 décembre 2019

LA GUEULE OUVERTE DE GÉBÉ

Dans La Gueule ouverte, à laquelle il a donné quelques pages, Gébé pouvait être un auteur de science-fiction presque pédagogique, quoique catastrophiste. 

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Ça, c'est la dernière page du n°4 de La Gueule ouverte : après le cataclysme, l'humanité s'est réfugiée dans "Les Cavernes d'acier" (cf. Isaac Asimov, l'inventeur des "trois lois de la robotique"). Des voyages "touristiques" sont organisés pour le dépaysement, le plaisir et l'effroi des citadins du futur. Gébé était un vrai militant de la défense de l'environnement.

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Ça, c'est la dernière page du n°2 de La Gueule ouverte. Gébé aime bien construire du "narratif" à partir d'une idée qui nous semble improbable. Ici, sa "pendule rationnelle" pousse le "rationnel" (à la sauce Gébé) dans ses derniers retranchements. Le rationnel en ressort tortillonné à mort, vampirisé, irrespirable.

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Dans la dernière page du n°5 de La Gueule ouverte, Gébé imagine un drôle de printemps : « Voici le printemps, mettez vos masques ». Les deux gars annoncent à leur mère qu'ils "vont au muguet". « Attention à pas vous faire trocuter », se contente de répondre la mère.  Arrivés à l'emplacement supposé du Bois de Chaville, ils creusent à la pioche pour récupérer deux beaux fossiles de muguet. Mais au retour, le deuxième se fait "trocuter". Qu'est-ce qu'on rigole !

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Dans le n°10 de La Gueule ouverte, Gébé imagine le plaidoyer du P.-D. G. d'une entreprise qui a pollué la Garonne (22 tonnes de poissons morts). Le discours est caricaturé, on s'en  doute, mais pas tant que ça, finalement : la mauvaise foi du patron est intacte. Et si la secrétaire fictive, à la fin, annonce au bonhomme que "des gens" viennent pour le pendre, c'est juste Gébé qui rêve. Le nom de Ceyrac est celui du patron du C.N.P.F. (le MEDEF de l'époque).

***

Note : désolé pour la lisibilité des textes dessinés, mais La Gueule ouverte étant imprimée dans un format improbable, j'ai déjà dû m'y prendre à deux fois pour scanner les pages. Faire mieux aurait été trop "gourmand".

LA GUEULE OUVERTE DE GÉBÉ

Dans La Gueule ouverte, à laquelle il a donné quelques pages, Gébé pouvait être un auteur de science-fiction presque pédagogique, quoique catastrophiste. 

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Ça, c'est la dernière page du n°4 de La Gueule ouverte : après le cataclysme, l'humanité s'est réfugiée dans "Les Cavernes d'acier" (cf. Isaac Asimov, l'inventeur des "trois lois de la robotique"). Des voyages "touristiques" sont organisés pour le dépaysement, le plaisir et l'effroi des citadins du futur. Gébé était un vrai militant de la défense de l'environnement.

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Ça, c'est la dernière page du n°2 de La Gueule ouverte. Gébé aime bien construire du "narratif" à partir d'une idée qui nous semble improbable. Ici, sa "pendule rationnelle" pousse le "rationnel" (à la sauce Gébé) dans ses derniers retranchements. Le rationnel en ressort tortillonné à mort, vampirisé, irrespirable.

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Dans la dernière page du n°5 de La Gueule ouverte, Gébé imagine un drôle de printemps : « Voici le printemps, mettez vos masques ». Les deux gars annoncent à leur mère qu'ils "vont au muguet". « Attention à pas vous faire trocuter », se contente de répondre la mère.  Arrivés à l'emplacement supposé du Bois de Chaville, ils creusent à la pioche pour récupérer deux beaux fossiles de muguet. Mais au retour, le deuxième se fait "trocuter". Qu'est-ce qu'on rigole !

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Dans le n°10 de La Gueule ouverte, Gébé imagine le plaidoyer du P.-D. G. d'une entreprise qui a pollué la Garonne (22 tonnes de poissons morts). Le discours est caricaturé, on s'en  doute, mais pas tant que ça, finalement : la mauvaise foi du patron est intacte. Et si la secrétaire fictive, à la fin, annonce au bonhomme que "des gens" viennent pour le pendre, c'est juste Gébé qui rêve. Le nom de Ceyrac est celui du patron du C.N.P.F. (le MEDEF de l'époque).

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Note : désolé pour la lisibilité des textes dessinés, mais La Gueule ouverte étant imprimée dans un format improbable, j'ai déjà dû m'y prendre à deux fois pour scanner les pages. Faire mieux aurait été trop "gourmand".

samedi, 30 novembre 2019

GÉBÉ : FILMER SA VIE

Pour clore cet hommage à un grand dessinateur assez oublié, voici l'histoire qui a peut-être inspiré Peter Weir pour son film The Truman show. Le titre de la double page est vraiment "Filmer sa vie". Bon, la problématique est très différente : il n'y a aucune duperie dans la BD de Gébé, alors que dans le film, Truman est le dindon d'une farce à l'échelle mondiale, dont tout l'entourage fictif qui lui sert de cadre de vie est complice.

Avec Gébé, l'homme arrive librement à quarante ans, quoique sous l’œil de caméras à la fois très présentes et dessinées comme des fantômes. Un bilan médical s'impose : tout dépendra de ce que dira le docteur. « Vous avez encore quarante ans à vivre. – Quarante et quarante ... Je suis à la moitié de ma vie. Il est temps ».

Le jour où tout bascule, le jour de la dernière image qui sera prise de sa propre vie et où il va s'asseoir pour le restant de ses jours pour voir sur l'écran défiler le film de son existence depuis le moment où il est sorti du ventre de sa mère (se voir naître : quel fantasme ! Voir l'avant-dernière vignette : ce n'est pas cette "photo" que je garde de ma mère). Je regrette presque que Gébé n'ait pas, dans sa petite histoire, placé une caméra dans la salle de projection pour enregistrer le personnage pour immortaliser ses quarante ans de visionnage ininterrompu. Vous vous rendez compte ? Un film qui durerait quatre-vingts ans ! 

Dans le film de Peter Weir, le jour où tout bascule, c'est celui où Truman, après quelques minuscules incidents (un projo qui tombe du faux ciel = du plafond), se met à réfléchir et à se dire que, finalement, s'il rencontre chaque matin au même endroit ce même couple de voisins qui le salue chaque matin de la même manière, ce n'est pas normal.

Et s'il finit par échapper à l'émission de télé-réalité dont il est la vedette, c'est parce qu'il a compris qu'il était l'acteur principal d'un film qui se tournait à son insu, et dont aucun élément n'était "naturel", mais était précisément prévu dans le scénario écrit. Le film reste intéressant, et sa problématique assez juste : notre monde fait d'images, d'écrans où chacun est avide de se médiatiser n'est-il pas devenu le plateau d'une gigantesque émission de télé-réalité ?

L'idée de Gébé est beaucoup plus foutraque et nonsensique. Il ne s'embarrasse pas d'une problématique : il est ailleurs. Mais ça ne l'empêche pas d'anticiper notre présent : les quarante premières années du personnage ne sont rien d'autre qu'un long, très long, interminable "SELFIE" (dont nous lecteurs ne saurons rien d'autre que la première image).

Je recommande particulièrement la dernière vignette : en marge du spectacle de la vie, la vie réelle continue (les machinistes ont-ils le secret de la "vraie vie" qui, comme on sait depuis Rimbaud, est toujours ailleurs ?). 

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vendredi, 29 novembre 2019

GÉBÉ ET LE RAYON NOIR

Gébé était doté d'une imagination visuelle vertigineuse, phénoménale, torrentielle, capable de formuler graphiquement des idées d'une grande abstraction (en théorie), mais qui constituaient pour lui un questionnement d'ordre vital. Ici, il énumère tout ce qui détourne l'homme de l'essentiel : de la pierre à briquet jusqu'à la théorie de la relativité d'Einstein (cet "esprit cosmique"), tout y passe, les préoccupations banales, les activités ordinaires, les nécessités pratiques, la création artistique, et même le génie scientifique. Gébé est impitoyable.

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La phrase qui résume cette introduction est évidemment : « Au terme de la trajectoire est la connaissance absolue ». Et c'est là que commence le mystère. "La connaissance absolue" ? Pour moi, ce qui préoccupe Gébé tout au fond est tout à fait intéressant, voire séduisant, mais constitue une énigme. Vous avez dit "connaissance absolue" ? Qu'entendez-vous par là ? Parce que de mon côté, "par là, j'entends pas grand-chose" (citation). Pour résumer ma position  : fasciné mais perplexe.

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C'est indéniable : Gébé a l'art de mettre en images ses obsessions.

Gébé se réfère-t-il à la définition que donne André Breton du surréalisme dans son Premier Manifeste ? « SURRÉALISME, n.m. Automatisme psychique pur par lequel on se propose d'exprimer, soit verbalement, soit par écrit, soit de toute autre manière, le fonctionnement réel de la pensée. Dictée de la pensée, en l'absence de tout contrôle exercé par la raison, en dehors de toute préoccupation esthétique ou morale ». Cela cadrerait plus ou moins, mais ce serait bien décevant. Certes, historiquement le surréalisme continue à fasciner des tas de gens, mais quelle barbe, cette façon de pontifier et de prétendre légiférer par sentences !

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Gébé était-il tenté par tout ce que l'extrême-Orient a construit autour du vide, du mouvement du monde, de l'appartenance au Grand Tout des petites fourmis humaines ? Etait-il Tao ? Etait-il Zen ? Satori ? Nirvana ? Epectase ? Etait-il du côté du Bouddha ? 

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Si tout ce que nous pensons, voulons, disons, faisons est pour nous une échappatoire, une dérobade devant l'obstacle, un détour lâche pour éviter d'affronter l'inconnu, franchement, qu'est-ce qui reste ? J'avoue que cette quête de Gébé me fascine (le dessin y est pour beaucoup, c'est sûr), mais je n'arrive pas à la comprendre, et encore moins à la partager. 

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Gébé éprouve, et visiblement avec une grande force, une aspiration à l'ascétisme. Son idée de L'An 01 vient probablement de là. Peut-être la vie recluse, la vie monacale l'aurait-elle comblé ? J'en doute un peu : voir les personnages de Michel Houellebecq dans Soumission et Sérotonine.

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Dans la liste des "faux buts" figurant ci-dessus sur l'affiche : un thème de roman,  une idée de film, une trouvaille poétique, un thème original de campagne publicitaire, un argument politique de poids, etc.

On trouve sans cesse dans son oeuvre des colères contre l'invasion de la vie humaine par des objets souvent inutiles, et plus généralement par l'univers matériel. On trouve aussi ce constant mouvement de l'esprit en direction du dépouillement.

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Qu'est-ce qu'il lui faut, à Gébé ? "Einstein cherchait autre chose". C'est là que je me dis que le père Gébé ne touchait pas terre. En français : il planait. Ce qui est sûr, c'est que peu d'artistes planent avec une telle force.

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La double page "Le Rayon noir" figure dans Qu'est-ce que je Fous là ? (Editions du Square, 1976), mais "les forceurs de barrages", quarante ans après, on les attend toujours.

GÉBÉ ET LE RAYON NOIR

Gébé était doté d'une imagination visuelle vertigineuse, phénoménale, torrentielle, capable de formuler graphiquement des idées d'une grande abstraction (en théorie), mais qui constituaient pour lui un questionnement d'ordre vital. Ici, il énumère tout ce qui détourne l'homme de l'essentiel : de la pierre à briquet jusqu'à la théorie de la relativité d'Einstein (cet "esprit cosmique"), tout y passe, les préoccupations banales, les activités ordinaires, les nécessités pratiques, la création artistique, et même le génie scientifique. Gébé est impitoyable.

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La phrase qui résume cette introduction est évidemment : « Au terme de la trajectoire est la connaissance absolue ». Et c'est là que commence le mystère. "La connaissance absolue" ? Pour moi, ce qui préoccupe Gébé tout au fond est tout à fait intéressant, voire séduisant, mais constitue une énigme. Vous avez dit "connaissance absolue" ? Qu'entendez-vous par là ? Parce que de mon côté, "par là, j'entends pas grand-chose" (citation). Pour résumer ma position  : fasciné mais perplexe.

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C'est indéniable : Gébé a l'art de mettre en images ses obsessions.

Gébé se réfère-t-il à la définition que donne André Breton du surréalisme dans son Premier Manifeste ? « SURRÉALISME, n.m. Automatisme psychique pur par lequel on se propose d'exprimer, soit verbalement, soit par écrit, soit de toute autre manière, le fonctionnement réel de la pensée. Dictée de la pensée, en l'absence de tout contrôle exercé par la raison, en dehors de toute préoccupation esthétique ou morale ». Cela cadrerait plus ou moins, mais ce serait bien décevant. Certes, historiquement le surréalisme continue à fasciner des tas de gens, mais quelle barbe, cette façon de pontifier et de prétendre légiférer par sentences !

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Gébé était-il tenté par tout ce que l'extrême-Orient a construit autour du vide, du mouvement du monde, de l'appartenance au Grand Tout des petites fourmis humaines ? Etait-il Tao ? Etait-il Zen ? Satori ? Nirvana ? Epectase ? Etait-il du côté du Bouddha ? 

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Si tout ce que nous pensons, voulons, disons, faisons est pour nous une échappatoire, une dérobade devant l'obstacle, un détour lâche pour éviter d'affronter l'inconnu, franchement, qu'est-ce qui reste ? J'avoue que cette quête de Gébé me fascine (le dessin y est pour beaucoup, c'est sûr), mais je n'arrive pas à la comprendre, et encore moins à la partager. 

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Gébé éprouve, et visiblement avec une grande force, une aspiration à l'ascétisme. Son idée de L'An 01 vient probablement de là. Peut-être la vie recluse, la vie monacale l'aurait-elle comblé ? J'en doute un peu : voir les personnages de Michel Houellebecq dans Soumission et Sérotonine.

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Dans la liste des "faux buts" figurant ci-dessus sur l'affiche : un thème de roman,  une idée de film, une trouvaille poétique, un thème original de campagne publicitaire, un argument politique de poids, etc.

On trouve sans cesse dans son oeuvre des colères contre l'invasion de la vie humaine par des objets souvent inutiles, et plus généralement par l'univers matériel. On trouve aussi ce constant mouvement de l'esprit en direction du dépouillement.

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Qu'est-ce qu'il lui faut, à Gébé ? "Einstein cherchait autre chose". C'est là que je me dis que le père Gébé ne touchait pas terre. En français : il planait. Ce qui est sûr, c'est que peu d'artistes planent avec une telle force.

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La double page "Le Rayon noir" figure dans Qu'est-ce que je Fous là ? (Editions du Square, 1976), mais "les forceurs de barrages", quarante ans après, on les attend toujours.

jeudi, 28 novembre 2019

GÉBÉ ET LA PENSÉE SANS POINT D'APPLICATION

La renommée de Cabu n'est pas à faire : elle plane au firmament des dessinateurs de presse, qui rêveraient d'avoir un jour léché le bout de sa bottine, qui devait forcément contenir et répandre un peu du génie de leur possesseur. Son assassinat l'a propulsé bien malgré lui au panthéon des héros définitifs : ceux qui ne peuvent plus rien dire sur eux-mêmes et sur le monde tel qu'il va mal, et qui sont obligés de subir tous les hommages posthumes, du meilleur jusqu'au pire..

La renommée de Reiser, elle, est plus clandestine et peut-être, chez certains, honteuse. Lui c'est le sale gosse qui cultive sur sa fenêtre, dans son bac à fleurs hideuses, un "Gros Dégueulasse" qui montre ses couilles qui pendent sur un slip sale qui bâille, une "Jeanine" qui le vaut bien, puisqu'elle pète, fume des Tampax et ne se fait plus aucune illusion sur les efforts (principalement féminins) pour soigner les apparences. Le goût pour les dessins de Reiser s'affiche avec moins d'évidence que l'adhésion spontanée à ceux de Cabu.

La renommée de Gébé, c'est une autre paire de manche. Il fait figure de glorieux méconnu. Les œuvres de Cabu sont accessibles à tout le monde. Des efforts ont été faits pour publier le travail de dessinateur de presse de Reiser (merci Delfeil de Ton). Pour Gébé, sauf erreur de ma part, c'est makache bono, nib de nib, rien, que dalle. Pourtant, sur le plan graphique (je veux dire "esthétique"), Gébé est, je crois supérieur à Reiser. Cabu, je ne peux pas le comparer : ce sont deux mondes trop différents. Cabu ne perd jamais de vue les vrais décors et les vrais paysages, la société concrète et les personnages de la réalité (voir la frise du Canard enchaîné en pages intérieures). Gébé, au contraire, la déteste, la société concrète. Ses personnages et ses décors sont en général stylisés.

Gébé, c'est Novalis, vous savez, ce "Romantique allemand" qui voyait au sommet de la plus haute montagne la "blaue Blume" qu'il devait consacrer sa vie à aller cueillir. L'abstraction pure. Gébé, c'est la quête effrénée, angoissée, quasi-obsessionnelle de l'ABSOLU. La réalité triviale de la vie ordinaire des millions de gens qui font une population française (mondiale) est tellement à vomir qu'il préfère regarder plus loin, et surtout plus haut. 

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Page après page, volume après volume, Gébé enfonce le même clou : qu'est-ce qu'on fout là, tous tant que nous sommes, forcément ensemble et forcément seuls ? En posant cette question, Gébé montre qu'il éprouve avec intensité quelque chose qu'on est obligé d'appeler le sens du tragique. L'exemple qui va suivre, pour illustrer cette idée qui dépasse les dimensions humaines, se sert de la chaise, cet objet quotidien d'une belle banalité, cet outil du repos mérité du travailleur, qui devient pour l'auteur une figure typique de la déviation qui fait manquer le chemin de la Vérité. La chaise, cet objet si pratique, marque de l'ingéniosité humaine, n'est qu'une dérision du possible dont il entrevoit la silhouette au loin. Il y a une vraie inquiétude dans cette préoccupation.

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Aujourd'hui donc, une planche tirée de L'An 01 (Editions du Square, 1972). L'auteur raconte à sa façon l'histoire du progrès technique. Selon lui, toute l'ingéniosité, toute l'énergie, toute l'inventivité humaine n'est qu'un pur gaspillage de trésors, au détriment de la seule interrogation qui vaille, la seule question à laquelle il est authentiquement vital de répondre : qu'est-ce que je fous là (Editions du Square, 1976) ?

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Ça commence par Cromagnon, parti pour se reposer après ses activités de plein air : 

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Gébé ne dénonce ici rien d'autre, dans le progrès technique, que le refus d'un progrès proprement humain. Il y aurait presque, dans ces aspirations au dépassement de toutes les contingences matérielles, dans ces appels à s'élever au-dessus de sa pauvre condition humaine, quelque chose qui ressemble à ce qu'on appelle aujourd'hui le "développement personnel". Je ne suis pas sûr d'adhérer à ce projet (litote).

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Ci-dessus, j'aime assez cette idée de la religion comme refus de "penser librement".

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Gébé, dans le fond du fond, est un véritable extrémiste, qui va beaucoup plus loin, en matière de négation, que des gens comme Günther Anders ou Philippe Muray. Car pour lui, la question qui remplace toutes les autres et qui les vaut toutes est :

« Qu'est-ce que je fous là ? ».

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On a reconnu Picasso. Voir ici (21 novembre) le "Tac au tac" où Gotlib met en scène son copain Reiser.

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Là est le point de l'énigme. Car la question se pose de savoir ce que Gébé entendait par "pensée sans point d'application". "La pensée pour la pensée", n'est-ce pas la même chose que "l'art pour l'art" ? L'idée est séduisante : tout ce que je pense, s'il prend corps dans un objet réel (concret, social ou autre), devient un gâchis. Tant que la pensée reste "pure", elle échappe au dérisoire qui est le destin de toutes les réalités fabriquées par l'homme.

Je me dis que ce "concept" (si c'en est un) ressemble à une déclaration d'amour pour le rêve, la rêverie, voire la rêvasserie. Si toutes les activités humaines ordinaires sont à considérer comme des "diversions", que reste-t-il ? "Le silence éternel des espaces infinis m'effraie" ? A cette assertion pascalienne, la 'pataphysique répond avec pertinence : « Le vacarme intermittent des petits coins me rassure. »

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Liste non exhaustive de "diversions" dénoncées par Gébé et présentées comme des voies de garage. Je n'ai aucune compétence en psychanalyse, mais je me dis que Gébé aurait tâté de la psychanalyse lacanienne que je n'en serais pas trop étonné. Vous savez, cette histoire de l' « objet petit a » qui, en tombant, laisse advenir quelque chose de la "vérité du Sujet". Gébé était-il prisonnier de ce fantasme ?

On comprend la raison de l'inactualité du travail de Gébé : il était avant tout un cérébral. Attention, je n'ai pas dit "intellectuel", et encore moins "intello", cette sale race de gens qui font passer la réalité réelle dans la moulinettes des sciences humaines pour la réduire en concepts, notions, idées, chiffres de statistiques. S'il est "cérébral", c'est de façon tellement charnelle, vécue et souffrante que le lecteur le croit proche de lui à pouvoir le toucher.

***

Note : on trouve dans le volume Qu'est-ce que je Fous là ? une amorce de réponse à la question que je me pose au sujet de ce qui préoccupe Gébé : un planche double intitulée Le Rayon noir. Tout y est fait pour aboutir à ce qu'il appelle la "Connaissance Absolue". J'y reviendrai peut-être.

mercredi, 27 novembre 2019

L’IDÉALISME DE GÉBÉ

Il s'appelait Georges Blondeaux.

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La planche est tirée de Il est Fou, Editions du Square, 1971 : en apparence, le petit bureaucrate passif et anesthésié est un modèle de soumission à son supérieur, à sa hiérarchie, au système. Mais il suffit que Gébé braque son microscope sur ce qui se passe à l'intérieur de ce travailleur modèle pour que l'eau dormante se transforme en geyser brûlant. Le petit employé de bureau se transforme alors en une furie au potentiel révolutionnaire. Heureusement, l'éruption n'est que velléitaire et le volcan qui menaçait de tout détruire retrouve rapidement le sommeil.

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Tout est dans le « Il suffirait que ... ». Gébé était un idéaliste inguérissable. En 1971, il n'avait pas encore imaginé L'An 01, cette rêverie adolescente où se manifeste le fantasme enfantin de la toute-puissance. L'An 01 aujourd'hui apparaît pour ce qu'il était déjà à l'époque : une rêverie niaise, vaine et sans conséquence. Le pire, c'est que pas mal de gens, à l'époque se sont laissé bercer par ce qui n'était, à tout prendre, qu'une fable intéressante, un conte de fées. Mai 1968 n'était pas loin : « Il est interdit d'interdire. », et autres fadaises attestant l'immaturité de leurs auteurs.

Un enfantillage en tout point semblable à ce qu'on trouve dans une BD directement destinée cette fois aux enfants : Benoît Brisefer, le petit garçon inventé par Peyo, l'auteur des Schtroumpfs, doué d'une force herculéenne (sauf quand il a le rhume), dans l'épisode (n°1, Dupuis, 1962) des Taxis rouges. A cause des méchants, il débarque dans une île où un ex-directeur de banque a trouvé le "paradis terrestre". Suit l'énumération par celui-ci de tous les inconvénients de la vie ordinaire dont il est désormais débarrassé. La liste des plaintes du petit bureaucrate de Gébé n'en diffère pas de grand-chose.

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Sans doute Gébé ne prenait-il pas à ce point ses désirs pour des réalités, mais ce qui est sûr, c'est que la réalité telle que les gens la vivent en temps ordinaire était pour lui, en soi, une blessure terrible. Il était habité, que dis-je, il était hanté par l'idée de tous les possibles auxquels on renonce dans la vie ordinaire. Il était sincèrement révolté et humilié par la résignation morale et l'avachissement intellectuel qu'il observait chez des populations qui consentent massivement au pauvre sort qui leur est fait par le système.

Et ce dessinateur hors pair était en mesure de donner à sa cruelle insatisfaction existentielle une visibilité d'une grande force : son trait puissant, pictural et impeccable va à l'essentiel. Gébé savait insuffler à ses rêves un "effet de réel" saisissant. Ils prenaient corps avec une intensité telle qu'ils étaient capables d'amener le lecteur à croire en leur concrétisation prochaine. Il va de soi que le mirage s'évanouit au moment où l'on croit le toucher.

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Le récit d'une aspiration profonde, d'une frustration, et finalement d'une résignation.

Mais l'idée de L'An 01 est déjà en germe.

Note ajoutée le 15 janvier 2020 : la page de Gébé est publiée dans le n°6 de Charlie Hebdo (lundi 11 février 1971). 

vendredi, 22 novembre 2019

LES ANNÉES REISER

Pour mettre un terme à ce modeste hommage à un grand dessinateur de presse, voici les couvertures des neuf volumes publiés par Albin Michel et présentés par l'irréprochable D.D.T. (Delfeil de Ton).

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Inutile, sans doute, en ces temps de "société de vigilance", de recommander aux gens avertis la lecture de ces volumes. Mais peut-être pas si inutile que ça en fin de compte : à chaque page, Reiser, en maître des lieux rigolard et terriblement acéré, donne à tous les policiers de la pensée (une espèce qui prolifère) et à tous les gendarmes de l'expression (un genre de plus en plus invasif) une formidable leçon de

LIBERTÉ.

jeudi, 21 novembre 2019

REISER VU PAR GOTLIB

Jean Frapat, un illustre inconnu aujourd'hui, eut l'excellente idée, au tout début des années 1970, de produire une émission de télévision absolument marrante et originale, « qui n'eut jamais d'exemple et n'aura pas d'imitateur » (Rousseau, début des Confessions) : ça s'appelait "Tac au tac".

L'idée était de réunir un quadrille de "dessinateurs humoristes" et de les faire agir, réagir et interagir en direct sur les idées graphiques de l'un ou de l'autre. Le résultat devait être un dessin collectif, création hautement improbable née des "pièges" successifs tendus par les uns et des "solutions" consécutives inventées par les autres pour en sortir.

J'avais donné ici, le 6 janvier 2014, une idée de ce que ça pouvait donner en matière d'allégresse graphique chez des dessinateurs à l'invention débridée. Les invités s'appelaient – excusez du peu – Roba, Peyo, Franquin et Morris : devant la planche à dessin, vous aviez Boule et Bill, les Schtroumps, Spirou-Fantasio-Gaston et Lucky Luke !!!! Ce jour-là, le résultat dépassait toutes les espérances. Ci-dessous le dessin final.

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Juste pour donner une idée : le point de départ est un fer à cheval. Bon courage à ceux qui entreprendraient de s'y retrouver dans l'enchevêtrement, et de reconstituer, avec la succession des "pièges" et des "solutions", le cheminement des quatre mousquetaires du dessin (Roba, Peyo, Franquin, Morris). J'aurais voulu voir (et entendre) l'ambiance qui régnait sur le plateau. On trouve ce dessin dans le bouquin (très mal fabriqué et siglé ORTF) que Frapat a tiré de toutes ses émissions (Balland, 1973).

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Gotlib a un jour voulu rendre hommage à Reiser (La Rubrique-à-brac, l'intégrale, Dargaud, 2002, pp.316-317 et "Tome 4", Dargaud, 1973). Histoire de se marrer un bon coup, il place cet anarchiste du dessin dans la situation (trop "civilisée" pour lui) de l'émission de Jean Frapat.

Mais le fripon fait semblant d'inviter, pour lui tenir compagnie (et la dragée haute), trois collègues alors très peu connus pour être d'éminents  "dessinateurs humoristes" : Pablo Picasso, Bernard Buffet et Salvador Dali.

Pour aller vite : Picasso, l'Attila du vingtième siècle qui a dévoré tous les styles croisés sur sa route. Buffet, l'esthète qui surligne à la règle tous les contours de ses figures. Dali, perfectionniste de la forme, vite devenu (1935) le marchand de lui-même.

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Je ne résumerai pas la double page : les trois grands sont finalement présentés comme ce qu'ils sont : des copains dans la cour de récréation qui finissent par se foutre sur la gueule, après avoir méthodiquement élaboré dans la joie apparente leur "cadavre exquis" (jeu surréaliste : « Le cadavre exquis boira le vin nouveau »).

Seul, au-dessus de cette mêlée misérable, Reiser, impassible, attend son heure, se lève enfin, se précipite sur la table à dessin, y crache son art d'un trait et s'en retourne. Tout est dit.

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Noter l'échange de regards pleins d'aménité entre Dali et Reiser. Noter aussi la présence d'une bouteille "non identifiée", de trois verres pleins avec des glaçons et de plusieurs petites fioles dont on se demande un peu ...

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En attendant le moment d'intervenir, le distingué Reiser s'introduit l'auriculaire dans la narine pour un petit curage.

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Il se lève.

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Il dessine.

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Il regagne sa place sans se préoccuper du reste.

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Le "dessin" final.

Tout le monde a compris le message.

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mercredi, 20 novembre 2019

REISER ET LES GRANDS SUJETS

LE CHÔMAGE

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LE DEFICIT DE LA SECU

 

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LE RACISME

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LES BÉBÉS PHOQUES

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LE RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE

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LA PORNOGRAPHIE

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LE FÉMINISME

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LA POLITIQUE

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On dirait Sarkozy, non ? Non : c'était en 1974.

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LA RELIGION

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LES CHAMBRES A GAZ

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ETC.

ETC.

ETC.

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Reiser est mort en 1983, à l'âge de quarante-deux ans.

Ça, c'était un vrai dessinateur de presse, et pas un vulgaire Plantu. 

Reiser est impossible aujourd'hui : à combien de procès intentés par toutes sortes de chiens de garde aurait-il à faire face ?